L’analyse vidéo – La séance vidéo Partie 2

La séance vidéo

Nous traiterons dans cet article les problématiques liées au rugby amateur.

Aujourd’hui, l’entraineur de rugby se doit d’être entrainant dans sa partie rugby, avoir des connaissances de préparation physique, pédagogue et maintenant maitriser certaines formes de communication.

Les séances d’analyse vidéo peuvent être un très bon outil de travail et de management.

Avant tout, il faut rappeler pourquoi l’on fait de l’analyse de vidéo et des séances: Pour avoir une meilleure connaissance et compréhension de notre jeu et aussi permettre une meilleure appropriation du projet de jeu par tous les acteurs.
Ces 2 aspects vont nous donner le cadre de référence pour les analyses et les interventions vidéos : le projet de jeu.

Pour les analyses, les grilles d’analyses et les indicateurs de la performance permettront d’illustrer soit en vidéo soit en statistiques les différents aspects du projet.
Pour les séances vidéos, tous les thèmes traités devront faire référence au projet de jeu qui est le référentiel commun entre les joueurs et le staff. C’est lors de ces interventions que l’on va demander aux entraineurs d’être des communicants. On peut faire la meilleure analyse possible, mais le choix des images et des mots que l’on va y mettre dessus fera que le message sera clair et compris par le plus grand nombre.

Le format:

On va bien sûr privilégier des formats courts entre 15 et 30 min. Mais il ne faut pas croire que nos joueurs ne soit pas en capacité de participer à des séances plus longues. C’est vrai que l’on a coutume de dire que notre temps de concentration continu, en général, est autour de 10-15 min. C’est pour cela que peut importe la durée de votre séance, un élément important à avoir à l’esprit est l’animation de vos séances:

• Directive avec une information descendante: ce sont des séances dans lesquelles seul l’entraineur ou le manager parle. Il fait passer ces messages, manage. Ce sont des moments intéressant car tous les joueurs entendent la même chose en même temps avec la possibilité d’appuyer le message avec des vidéos ou des statistiques. On peut alors parler de synchronisation. L’entraineur pourra ainsi mettre l’accent sur des aspects particuliers qui lui semble essentiel dans le projet de jeu mais qui concerne tout le monde et ainsi en améliorer la compréhension. On est sur une durée de 10-15 min d’intervention. Si l’on souhaite une intervention plus longue, il faudra créer un moment de “reconcentration”: pause, alterner avec des échanges,demander aux joueurs de changer de chaise…
• Participative en favorisant les échanges: ce sont des séances qui vont être construite pour que les joueurs puissent s’exprimer sur des images choisis par l’entraineur ou par les joueurs. Ces séances peuvent être organisées en collectif total, avec des petits groupes et un rapporteur par groupe ou bien en scindant les joueurs en groupes permettant plus facilement les échanges.(groupe leaders de jeu, groupe touches…) Ces échanges vont favoriser une meilleure appropriation du projet de jeu en demandant aux joueurs de prendre du recul par rapport à la vidéo et de verbaliser leur ressenti ou leur point de vue que tous les autres joueurs présents vont entendre.

Le contenu

On va essayer de ne pas traiter plus de 3 thèmes dans ces séances. Toujours avoir en tête: “qu’est ce que mes joueurs ont retenu de la séance? “. Quand un entraineur débute dans le domaine de la vidéo, il peut-être intéressant qu’il se serve des fins et début de cycle d’entrainement pour organiser des séances; cela lui permet d’avoir plus de temps pour composer ces séances, avec plus de choix d’images. Il peut alors organiser 2 séances: la première qui fait le bilan sur le cycle passé en traitant les thèmes travaillés et une autre qui présentera le cycle à venir en montrant des images de ce que l’on souhaite travailler en pointant les points à améliorer.

Les clips sont classées très rarement de façon chronologique sauf si l’on traite la stratégie par exemple. Sinon, les clips doivent être classés en fonction du message que vous souhaitez faire passer: zone de terrain… L’entraineur se doit d’être créatif et ne pas proposer toujours les mêmes types de séances.(d’abord les clips négatifs, ensuite les positifs…) Comme pour les séances rugby, il faut avoir un cadre mais pouvoir proposer de la variété. Il faudra multiplier entre 2 et 5 fois la durée de la vidéo pour connaitre la durée de votre intervention. C’est fonction du communicant que vous êtes et de votre façon d’intervenir. Par exemple:

• Je propose mes clips au groupe – je fais passer mes messages – je passe à un autre thème
• Je propose mes clips au groupe – je fais passer mes messages – je montre de nouveau les clips -je passe à un autre thème
• Je fais passer mes messages – je propose mes clips – je passe à un autre thème
• Je propose mes clips au groupe – je fais des arrêts sur image pour illustrer mes messages – je passe à un autre thème
• Je propose mes clips au groupe – je fais passer mes messages en même temps – je passe à un autre thème

L’état d’esprit

Pour l’entraineur: convaincu, impliqué, précis – si l’on veut que les séances soient une valeur ajoutée dans notre processus d’entrainement, il faut que les séances vidéos soient un peu comme vos séances de rugby: rythmées, précises avec une durée maitrisée.

Pour les joueurs: de la même façon que l’on a éduqué nos joueurs aux skills par exemple, on doit éduquer nos joueurs a ce type de séance. L’information la plus importante est “le joueur ne doit pas être un simple consommateur de la vidéo”. Il doit prendre du recul, s’interroger sur ce qu’il voit  et parfois être force de proposition. La séance vidéo doit être dans l’esprit de chacun une séance de rugby à part entière.